Quintin, le 30 novembre 2014
Quintin
Histoire de la commune de Quintin
du nom d'un général romain, Quintinus, ou, plus probablement, de Kyntin, dérivé du breton quistinic, petite châtaigne, par allusion aux châtaigniers de la forêt de Brocéliande.
Le site est occupé dès l'époque néolithique, comme en témoignent des vestiges mégalithiques.
À la fin du XIIe siècle, Geoffroy Ier Boterel élève un château pour défendre un gué du Gouët sur la voie romaine Alet-Carhaix. La ville se développe à partir du XIIIe siècle et devient le centre d'un vaste territoire.
En 1482, Jeanne Du Perrier, héritière du comté, y introduit le tissage du lin, et épouse Guy XV de Laval. La ville est détruite à deux reprises. Au XVe siècle, les troupes du prince d'Orange la pillent et l'incendient. Au XVIe siècle, restée fidèle aux seigneurs de Coligny, elle est attaquée par l'armée des Ligueurs. Ses murailles sont abattues et son économie ruinée. La fabrication de toiles lui apporte une nouvelle prospérité. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la production connaît un essor important, et les toiles de Quintin sont exportées jusqu'aux colonies américaines d'Espagne, via Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Cadix (Espagne). En 1789, la ville devient chef-lieu de département. Le tissage périclite dès la seconde moitié du XVIIIe siècle par défaut d'investissement de la part des négociants, et la Révolution provoque la ruine de ces derniers.
La reprise est réelle au XIXe siècle. L'activité actuelle de la cité est davantage orientée vers le tourisme, le commerce de proximité et les activités tertiaires.
L’industrie du lin
Cette ancienne maison de tisserand se compose à l'origine de deux pièces en terre battue. Celle réservée au métier à tisser n'est pas chauffée, afin de conserver un certain niveau d'humidité et d'empêcher que le bois du métier à tisser ne se détériore.
L'autre sert de logement à la famille de tisserands, et comporte une cheminée.
Au début du XVIIIe siècle, on compte sur l'ensemble de la seigneurie de Quintin neuf cents métiers à tisser. Trente mille personnes vivent alors de l'industrie du tissage. On raconte que Charles Quint, roi d'Espagne, aurait été enseveli dans un linceul en toile de Quintin
Grande rue et Rue Notre Dame
La fontaine Notre-Dame est une ancienne fontaine miraculeuse transférée à son emplacement actuel au début du XXe siècle. Elle est auparavant située sous l'autel d'une chapelle élevée à l'extrémité de la Grande-Rue, Notre-Dame-d'entre-les-Portes, ainsi dénommée parce que le sanctuaire était bâti contre les tourelles de la porte ouest de la
ville, le long des douves, face à la collégiale. Vendu comme bien national à la Révolution, l'édifice est démoli au début du XXe siècle. Une grande partie du décor de la fontaine a disparu, mais des traces de polychromie sont encore visibles.
Au XVIIe siècle, l'hôtel particulier appartient à une riche famille d'avocats, les Le Poulain. La figure grimaçante en granit est appelée « Papa-au-lait » ou « Bonhomme Quintin ». Il s'agit plus probablement d'une figure narguant la justice.
Cette demeure est une ancienne auberge du XVIe siècle (Cl. M. H. 1977) qui portait autrefois le nom d'Auberge à la Rose, parce que située à proximité de la porte nord de la ville, dite porte à la Rose. La maison conserve son revêtement en ardoise. Au XVIe siècle, lors de la reconstruction de Quintin, les bâtisseurs ont préféré utiliser l'ardoise plutôt que le bois, en raison des incendies et des nombreuses guerres subies par la ville.
La relique de la ceinture de la Vierge est offerte par le patriarche de Jérusalem à Geoffroy Ier Boterel, de retour de la septième croisade en 1252, et accompagné de son aîné, Henri d'Avaugour. La ceinture est constituée d'un réseau de lin dont seul un fragment long de 8 centimètres demeure. Le fragment prélevé par Isabeau de Montauban, baronne de Quintin, et donné à Françoise d'Amboise, épouse du duc de Bretagne, est aujourd'hui conservé dans l'église d'Ancenis (Loire-Atlantique). La ceinture porte les traces de l'incendie de 1600 qui détruisit le trésor de l'ancienne collégiale. Avant que Louis XIII n'interdise, au XVIIe siècle, de sortir la relique, elle est portée de maison en maison chez les femmes enceintes et chacune en prélève un morceau. La coutume de porter sur soi un ruban ayant touché la relique est apparue au XIXe siècle, à la suite d'une épidémie de choléra qui fait plusieurs dizaines de victimes en 1867.