Rotheneuf - 18 avril 2010
C'est une superbe journée qui nous attendait.
Malgré un ciel brumeux le matin, la lumière s'est faite jour rapidement pour éclairer un paysage magnifique.
Au départ de Rothéneuf, nous évitons le site des Rochers sculptés, pour continuer vers la pointe de la Varde
Il n'y a pas que des huitres dans la baie
il y a aussi des bigorneaux
Comment appelle-t-on
un éleveur de bigorneaux ?
IL Y A AUSSI DES CHOUX!!
Après la pointe de la Varde, nous traversons une partie de Paramé et la magnifique plage du Minihic
Et son phare!
Nous faisons une pause au manoir de Limoelou
la demeure de Jacques Cartier
En 1541, avant son dernier voyage au Canada, Jacques Cartier acquiert une petite ferme du XVe siècle.
Après son troisième voyage, Jacques Cartier agrandit la petite ferme du XVè siècle en un magnifique manoir rural.
Cet ajout dispose d’un troisième niveau et est flanqué d’une tour donnant de l’ampleur au bâtiment. Ainsi, le manoir de Limoëlou est souvent décrit comme l'ancêtre des malouinières .
Après ses voyages, Jacques Cartier vit alternativement dans sa demeure rue de Buhen (rue Châteaubriand) à Saint-Malo intra-muros et dans son manoir de Limoëlou à Rothéneuf.
La première demeure ayant disparu, le manoir est le seul héritage de Jacques Cartier.
A partir du XVIIe siècle, le manoir devient une ferme et le reste jusqu’en 1978.
Car c'est un véritable parcours à travers les malouinières de Saint Coulomb que nous entreprenons
La plupart des malouinières furent construites entre 1650 et 1730 dans un rayon de 12 à 15 km autour de Saint-Malo par les armateurs insatisfaits de l'espace exigu de la ville « intra-muros ». Ces derniers restaient ainsi à proximité de la sécurité des remparts de la ville en cas de visite impromptue des Anglais, et cela leurs permettaient aussi de faire détourner certains de leur bateaux revenus des Indes afin de les vider discrètement d'un contenu précieux, avant l'arrivée des percepteurs d'impôts du Roi.
Elles sont situées à l’intérieur du Clos Poulet, un nom qui signifie pays d’Aleth (région malouine) du nom du camp gallo-romain de la citadelle de Saint-Servan, point de départ vers la Cornouaille où l’on chargeait l’étain.
Le blason de Saint Coulom évoque quatre malouinières
La prospérité de Saint-Malo date des XVe siècle et XVIe siècle, époque à laquelle commence le déclin de Saint-Servan. Sous les guerres du Roi Soleil, l’aventure maritime de Saint-Malo prend son envol.
Départ de St-Malo vers les Mers du Sud du corsaire Pontchartrain, capitaine Pierre Pibertière, Sieur de Villebague, le 15
mai 1714
Luc Marie Bayle
Sous les guerres du Roi Soleil, l'aventure maritime de Saint-Malo prend son envol. La guerre de course enrichit les corsaires, les prises étant partagées également entre le roi, l'armateur et l'équipage.
Dans le même temps, le commerce maritime se développe ; au trafic de la Compagnie des Indes s'ajoute le commerce avec :
les Pays-Bas (Delft),
l'Italie (marbre),
le Chili et le Pérou (métaux précieux),
l'Espagne (cuir),
sans oublier le commerce triangulaire Afrique – Antilles – Europe (trafic d'esclaves).
L'architecture se développe aussi sous l'influence de Garangeau et ses techniques de la construction navale (charpentes des chapelles en forme de coques de bateaux).
La plupart des malounières étaient en pierre de pays enduites d'un crépi ; les grands hôtels de Saint-Malo étaient en pierre de Chausey (sans enduit).
Les toits très hauts ainsi que les cheminées sont très caractéristiques. Jusqu'au XVIIe siècle, les ouvertures sont percées selon les besoins. Au XVIIIe, elles sont symétriques et alignées (architecture militaire).
Notre périple continue jusqu'à la chapelle Saint-Vincent
Construite au XVIème siècle, elle dépendait alors de la paroisse de Paramé et n’a été rattachée à la paroisse de Saint Coulomb qu’au XIXème siècle. Simple quadrilatère de dimension modeste (13m sur 5m), elle est orientée d’est en ouest. Sur la façade ouest surmontée d’un clocheton en arcade sans doute ajouté vers 1644, s’ouvre l’entrée principale. Le chœur, tourné vers l’est, est éclairé par un vitrail moderne représentant Saint Vincent Ferrier. Parfaitement entretenue, on peut y admirer une statue de la Vierge du XVIIIème siècle. La chapelle est consacrée et une messe y est dite chaque jeudi du 1er mai au 30 septembre.
Au sud de la Chapelle, une porte secondaire ouvre sur une Croix que l’on pense du XVIème siècle ou début du XVIIème siècle. Taillée dans le granit, cette croix est de forme octogonale. Sa face
antérieure est ornée d’un Christ en Croix surmontant une tête de mort et de l’inscription « INRI » (Jésus de Nazareth, roi des Juifs), à gauche un croissant de lune, à droite un soleil complètent
ce décor. Sur l’autre face, une petite niche fleurdelisée abritait autrefois une statue de la Vierge. Une inscription énigmatique (les spécialistes ne se sont pas encore entendus sur sa
signification) couvre les 2 bras de cette face.
Nous prenons notre pique-nique dans ce très joli cadre.
Nous cheminons en direction de la Ville-Bague, une maginifique malouinière
La Ville Bague fut construite en 1715 par Guillaume Eon, issu d’une famille de riches négociants malouins qui avait ouvert de nombreux comptoirs à l’étranger et notamment à Cadix.
Un manoir plus modeste se tenait à l’emplacement de l’actuelle
malouinière.
Le pigeonnier, la chapelle et les murs d’enceinte sont donc antérieurs (1666).
À la révolution, la maison fût abandonnée par ses propriétaires émigrés. La rampe d’origine, fondue en 1794, fût remplacée en 1980 par celle d’une malouinière en démolition du quartier de la Madeleine à Saint-Malo.
Le domaine a été morcelé il y a vingt cinq ans mais l’allée centrale menant à la pièce d’eau a été conservée, ce qui protège l’effet de perspective du jardin actuel.
Le papier peint du grand salon date de 1820 (manufacture Dufour et Leroy) et représente l’arrivée de Pizzare chez les Incas. Exemplaire exceptionnel, ce panoramique est classé Monument Historique
Quelques surprises sur la route
Attention chien méchant!!
Retour par le Havre de Rothéneuf
Vaste enclave de plus de 15 ha, le Havre de Rothéneuf est fermé au nord par l’Ile Besnard et le tombolo de la Guimorais et à l’ouest par la côte de Rothéneuf (Saint-Malo) Communiquant avec la mer par un étroit goulet sableux, le Havre assèche entièrement à marée basse, découvrant une importante vasière en fond de baie, traversée de marigots.
On peut y observer, le long du tombolo des Chevrets, sur la grève des Mites, une bande d’herbus constitués de salicornes, d’obiones, d’atriplex et autres végétations caractéristiques des
pré-salés.
La slikke, c’est-à-dire la zone de vase nue recouverte à chaque marée, héberge de nombreux mollusques et invertébrés qui servent de nourriture aux échassiers (courlis, aigrettes, gravelots…) et
aux oiseaux limicoles (bernaches, tadornes de Belon…) Ils sont faciles à observer à la période des migrations.
Pendant les grandes marées, le fort marnage réjouit les pêcheurs à pied qui arpentent sable et rochers à la recherche de lançons, étrilles, tourteaux et homards pour les plus chanceux.
Le Havre de Rothéneuf tirerait son nom d’une illustre famille, les Rothéneuf, dont on dit qu’ils étaient mi-corsaires, mi-contrebandiers. Du coté colombanais, il porte le nom de Havre du Lupin,
du nom de la malouinière du Lupin qui domine la côte sur la partie sud.
Nous prenons un goûter mérité après ces kilomètres promptement avalés
Images récurrentes des randos : Claude et sa pomme, Patrick un peu perdu, un groupe souriant